MPOO 2011: Sous un air d'innovation
HUMILITE ET TOLERANCE
La cérémonie de lancement de la Fête Mpoo 2011 à Yaoundé, à l'esplanade du somptueux Palais Polyvalent des Sports de Yaoundé a été l'occasion du dévoilement du Thème de ladite fête qui se déroulera du 29 novembre au 11 décembre à Edea.
Le prétexte initial était l'installation du Bureau de la Coordination régionale de l'ACTEM pour Yaoundé.
Le prétexte initial était l'installation du Bureau de la Coordination régionale de l'ACTEM pour Yaoundé.
Quelle signification et symbolique le lancement de la fête 2011, plusieurs mois avant la date, revêt cette inovation?
Le sens du lancement de la fête Mpoo peut être trouvé dans l'essence de sa célébration, sa raison d'être fondamentale, qui est la célébration des retrouvailles ainsi que le moment de sa célébration, la période des récoltes, qui lui confère le caractère d'une fête des récoltes aux sens "éthymologique" (ce qu'on receuille ou rassemble à la suite de recherches) et agraire (produits receuillis) du terme. En effet, qui dit retrouvaille suppose séparation, et il ne peut y avoir récolte sans semis ou recherche.
Le patriarche Mpoo Mingenda avait semé l'amour et la fraternité dans les coeurs et l'esprit de sa progéniture et collatéraux; ceux-ci se son dispersés dan la forêt du sud Cameroun, se sont cherchés et retrouvés pour créer une Assemblée Coutumière et Traditionnelle, et fêtent symboliquement ces retrouvailles pendant la période où, du temps de leur ancêtre, ils fêtaient les récoltes et les initiations, elles mêmes fruits d'une période plus ou moins longue de culture du corps et de l'esprit.
Et comme il ya un temps pour se séparer et un temps pour se retrouver, un temps pour cultiver et un temps pour récolter, pourquoi commémorer seulement les retrouvailles ou les récoltes? Le rappel même symbolique des points de départ ne donnerait-il pas un sens à la finalité?
C'est la réponse à cette question qui a motivé l'initiative de célébration du lancement de la Fête Mpoo 2011, dont la consistance se résume en un mot: COMMUNICATION.
Un mot qui cache un autre: CULTURE.
Mais que signifie "lancement"?
Selon le dictionnaire, lancer c'est « imprimer à quelque chose un vif mouvement qui l'envoie à travers l'espace (lancer une flèche) ». Lancer c'est aussi « mouvoir une partie du corps d'un geste vif dans une direction (lancer la jambe en avant) ». Lancer signifie encore « regarder rapidement, dire de manière soudaine ou assez violente (lancer un regard, un appel, un cri de terreur » (pourquoi pas un cri de cœur). « Faire connaître et reconnaître d'un large public ». Lancer veut enfin dire « donner l'élan nécessaire ». Au sens figuré, lancer signifie « s'engager impétueusement dans une action ».
Il se dégage de ces définitions à notre humble analyse, cinq notions qui sont : le temps, l'espace, l'intrant, l'action et la puissance.
Le terme lancement lui-même étant alors défini comme l' « action de lancer; ensemble de moyens publicitaires mis en œuvre pour promouvoir quelque chose ou quelqu'un ».
L'initiative dans laquelle s'est engagée impétueusement la Coordination Régionale du Centre et Sud et qui est relative à la concrétisation du projet de lancement du Mpoo, la Fête commémorative et traditionnelle des Elog Mpoo, s'ancre dans toutes ces notions et s'arrime à sa dimension cultuelle et culturelle, mythique, mystique et mythologique.
A propos du temps, le verbe lancer peut indiquer le début d'une action.
La fête Mpoo se célèbre en début de saison sèche, miyè mi sep, la période des récoltes, mais aussi la période des initiations. Et particulièrement la primo-initiation qui est la quintessence originelle et traditionnelle de la Fête Mpoo.
En début de saison sèche, les Elog Mpoo fêtent donc la récolte agricole dont les produits sont visibles, mais aussi les effets invisibles de la culture initiatique
Mais pour qu'il y ait récolte, il faut qu'il y ait eu préalablement semis. Après tout, on ne récolte que ce que l'on a semé ! Ce peuple de la forêt et de l'eau, agriculteurs et pêcheurs, le sait à suffisance. Il y a par conséquent un temps, une période de semis. Un temps pour semer et un temps pour récolter, et en référence aux paroles saintes, « un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté (Ecclésiaste 3 : 2) ». Ce peuple très pieux depuis la nuit des temps et particulièrement depuis l'Egypte antique où ses ascendants, appelés plus tard Sao, composaient le clergé d'Amon (Dieu de l'Egypte antique) en tant que prêtre-guérisseurs, ce peuple berceau de la religion au Cameroun, ne saurait oublier ces paroles bibliques.
Le ferait-il qu'inconsciemment, il l'appliquerait mécaniquement, par l'observance du calendrier agricole des différentes zones agro écologues Mpoo qui situe le temps de semis en cette période. C'est ce qui justifie le lancement de la fête Mpoo en ce moment, contrairement à l'habitude de plusieurs fêtes dont le lancement est fait quelques semaines avant l'épilogue.
La meilleure illustration de ce fait ne nous vient-elle pas du Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural qui a pris pour tradition de lancer les campagnes agricoles en ces périodes?
Quant à l'action de lancement, elle consiste à imprimer un mouvement pluri significatif dans l'espace Mpoo et planétaire. Il s'agit, à l'aide d'un ensemble de moyens de communication voire de communion, de faire connaitre et reconnaitre le thème de la fête 2011, de mettre en mouvement le processus de formation et de transformation, de promouvoir les vertus que dissimulent ce thème. L'occasion sera donnée aux Mpoo de regarder leur passé, de voir leur présent et de prévoir leur avenir.
Pour ce qui est de l'espace dans et à travers lequel cette promotion est faite, il s'agit de l'espace culturel et géographique Mpoo en particulier, mais en général de ce qu'on appelle aujourd'hui le village planétaire, à partir de Yaoundé, la capitale politique, symbole du pouvoir d'Etat.
L'Intrant, qui est déterminé par l'activité (de semis) qu'on veut mener et qui doit produire la récolte escomptée, est la semence, la graine.
Etant dans le domaine moral et spirituel et non agricole, cette semence (cet intrant) sera constituée de mots, et l'ensemencement se fera dans notre esprit ou notre cœur, l'esprit et le cœur de l'Homme et de la Femme Mpoo. Il nous vient alors à l'esprit cette fameuse devise d'une organisation internationale, l'UNESCO pour ne pas la citer, qui est « Construire la paix dans les esprits des gens » « car c'est dans l'esprit des hommes que prend naissance la guerre, et c'est dans l'esprit des hommes qu'il faut construire la paix ». Nous pouvons donc paraphraser cette devise en disant que « c'est dans l'esprit ou le cœur de l'homme que prend naissance le vice, et c'est dans l'esprit et le cœur de l'homme qu'il faut cultiver les vertus».
Le point culminant du lancement de la Fête Mpoo 2001 est le dévoilement de son thème, notre intrant. Un thème est défini comme « un sujet, une idée sur lesquels portent une réflexion, un discours, une œuvre, ou autour desquels s'organise une action ». En quelque sorte une exhortation, l'intrant (semence) que doit cultiver tout fils et fille Mpoo, autour duquel chaque clan et canton Mpoo doit organiser des actions. Il s'agira d'ici à l'épilogue de la fête Mpoo en décembre, de la cultiver, de l'entretenir, de la fructifier afin d'en récolter les fruits de l'épanouissement moral, spirituel et économique des Mpoo.
La puissance que charriera ce thème (la puissance de la parole, du verbe) inspiré par nos Ancêtres, proposé par nos Elites, adopté par nos Chefs, sacralisé par nos Patriarches et béni de Dieu lui donnera l'élan approprié pour être propulsé dans l'espace Mpoo et planétaire, à travers le temps qui nous sépare de décembre.
Telle sont la signification et la symbolique de cette cérémonie de lancement de la Fête Mpoo 2011.
Son déroulement lui même est fait de symboles et de mots.
Les Bapèpè conduits par le Délégué aux Rites Mpèpè Mbog Djoo, quittent leur loge, s'arrêtent au niveau du Président de l'ACTEM Sa Majesté Diwoutha II qui leur instruit de "proceed", puis sont rejoints dans leur procession par quelques Chefs présents, les membres du Bureau parmi lesquels le Secrétaire Exécutif et les Secrétaires Administratifs, le Président de la Coordination régionale du Centre précédemment installé, les Délégué à la Culture et aux Rites de ladite Coordination, et d'autres "happy few".
Deux gardes Royales portant deux petites calebasses précédemment postée de part et d'autre de la loge de Souveraineté ouvrent le cortège.
Dans un coin bien isolé du Palais des Sports, ceux-ci se concertent, prennent actes des propositions de thèmes, débattent et demandent aux Ancêtre de les inspirer dans le choix qui à la fin est unanime et mis matériellement et immatériellement dans l'un des deux vases.
Retour de la procession au lieu de cérémonies, les "Processionnaires" disposés en triangle:
Une Garde Royale suivant un autre (le sommet du triangle), suivis par deux Bapèpè, derrière eux trois, puis quatre participants. Les vases sont disposés l'un au dessus de l'autre et portés cette fois-ci par un Mpèpè. Tour de l'esplanade avec arrêt pour le salut aux tam-tams, arrivée devant le Président de l'ACTEM auxquels le Mpèpè Mbog Djoo chuchote le thème retenu. Ce dernier acquiesce et donne l'autorisation au Mpèpè de révéler le thème au public. Chose faite dans exigence et les règles de l'art traditionnel.
HUMILITE et TOLERANCE "ISUE DI NYU la LAKSAN.
Ce thème communiqué à l'assistance, aux Mpoo présents à la cérémonie, se devait d'être décripté ou expliqué aux populations puis communiqué aux Mpoo dans les différents cantons.
Sur fond d'animation par les groupes Nku a Bisoo et Elemba égayent le Maître des cérémonies devit expliquer les mots humilité et tolérance, à la lumière des définitions du dictionnaire, des références traditionnelles et bibliques.
D'après la bible, le mot HUMILITE veut dite « état d'esprit, attitude de quelqu'un qui est humble, se considère sans indulgence, est porté à rabaisser ses propres mérites ».
Est dit humble celui « qui manifeste une attitude volontairement modeste (une vedette qui sait rester humble). Qui manifeste l'effacement, la déférence (un humble fonctionnaire) ».
L'entière compréhension de ce mot requiert de définir les termes qui lui sont connexes.
Ainsi, l'indulgence est la « facilité à excuser ou à pardonner les fautes d'autrui ».
La modestie est la « qualité d'une personne modeste dans l'appréciation qu'elle a d'elle-même ».
Est dit modeste celui « qui manifeste de la modestie, une absence d'orgueil. D'une grande simplicité ».
La déférence est « considération respectueuse, respect »
L'effacement est le « fait de se tenir à l'écart, par modestie ou discrétion.
Un homme discret étant celui « qui fait attention à ne pas gêner, qui ne s'impose pas ; réservé dans ses paroles et ses actions ; qui sait garder un secret ».
Et un homme sobre est celui « qui montre de la mesure, de la réserve ».
En interrogeant nos traditions, on retrouve cette mise en garde dans le proverbe qui dit « isue di nyu di lè la mboti edou ». En français « l'humilité est une parure », proverbe traduit du Douala « sibisè la nyolo le nde mbot'edube ».
En se référant aux écritures saintes, on lit dans l'evangile selon Saint Luc 14 : 7- 11.
7 Il (Jesus) adressa ensuite une parabole aux conviés, en voyant qu'ils choisissaient les premières places; et il leur dit:
8 Lorsque tu seras invité par quelqu'un à des noces, ne te mets pas à la première place, de peur qu'il n'y ait parmi les invités une personne plus considérable que toi,
9 et que celui qui vous a invités l'un et l'autre ne vienne te dire: Cède la place à cette personne-là. Tu aurais alors la honte d'aller occuper la dernière place.
10 Mais, lorsque tu seras invité, va te mettre à la dernière place, afin que, quand celui qui t'a invité viendra, il te dise: Mon ami, monte plus haut. Alors cela te fera honneur devant tous ceux qui seront à table avec toi.
11 Car quiconque s'élève sera abaissé, et quiconque s'abaisse sera élevé.
Le terme tolérance selon le dictionnaire veut dire «respect de la liberté d'autrui, de ses manières de penser, d'agir, de ses opinions politiques et religieuses ».
Dans nos traditions on retrouve le proverbe Bakoko « mici mi tchin, o min djoro, o nyu ki djoro », correspondant au douala « Lowina la nyingo, ba minya dongo, ba ma to pè dongo ». Ce qui donne en français « Sachez être tolérant envers vos proches ».
Toutefois, a tenu à préciser l'orateur, la tolérance n'était pas une vertu d'exercice facile. Ne dit-on pas qu'un animal n'est pas tolérant ? Il est soit craintif, soit passif, soit agressif. Seul un être humain peut se donner la peine d'être tolérant. Ceci suppose et exige la connaissance et l'intelligence des faits, le courage de ses opinions, et bien d'autres choses. Ce n'est donc pas tolérant que de s'enfermer dans sa tour d'ivoire et laisser plumer les autres, ni jouer au Ponce Pilate. Après tout et par-dessus tout, « être tolérant n'est pas être faible, mais savoir être fort ».
La communication orale du thème aux participants se devait être transcrite en sons par les tam-tams en direction des Clans Mpoo. Les Bapèpè donnent le ton devant les tam-tams, chaque fois qu'au micro le Maître des cérémonies appellent le nom d'un Clan.
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan ADIE!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan BADJOB!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan BAKOKO du Mungo!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan BAKOKO du Wuri!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan BISOO!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan DIBOM!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan MBANG!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan NDOG BISOO!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan NDONGA!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan YABII!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan YAKALAG!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan YAMBONG!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan YASUKU!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan YAWANDA!
Le sens du lancement de la fête Mpoo peut être trouvé dans l'essence de sa célébration, sa raison d'être fondamentale, qui est la célébration des retrouvailles ainsi que le moment de sa célébration, la période des récoltes, qui lui confère le caractère d'une fête des récoltes aux sens "éthymologique" (ce qu'on receuille ou rassemble à la suite de recherches) et agraire (produits receuillis) du terme. En effet, qui dit retrouvaille suppose séparation, et il ne peut y avoir récolte sans semis ou recherche.
Le patriarche Mpoo Mingenda avait semé l'amour et la fraternité dans les coeurs et l'esprit de sa progéniture et collatéraux; ceux-ci se son dispersés dan la forêt du sud Cameroun, se sont cherchés et retrouvés pour créer une Assemblée Coutumière et Traditionnelle, et fêtent symboliquement ces retrouvailles pendant la période où, du temps de leur ancêtre, ils fêtaient les récoltes et les initiations, elles mêmes fruits d'une période plus ou moins longue de culture du corps et de l'esprit.
Et comme il ya un temps pour se séparer et un temps pour se retrouver, un temps pour cultiver et un temps pour récolter, pourquoi commémorer seulement les retrouvailles ou les récoltes? Le rappel même symbolique des points de départ ne donnerait-il pas un sens à la finalité?
C'est la réponse à cette question qui a motivé l'initiative de célébration du lancement de la Fête Mpoo 2011, dont la consistance se résume en un mot: COMMUNICATION.
Un mot qui cache un autre: CULTURE.
Mais que signifie "lancement"?
Selon le dictionnaire, lancer c'est « imprimer à quelque chose un vif mouvement qui l'envoie à travers l'espace (lancer une flèche) ». Lancer c'est aussi « mouvoir une partie du corps d'un geste vif dans une direction (lancer la jambe en avant) ». Lancer signifie encore « regarder rapidement, dire de manière soudaine ou assez violente (lancer un regard, un appel, un cri de terreur » (pourquoi pas un cri de cœur). « Faire connaître et reconnaître d'un large public ». Lancer veut enfin dire « donner l'élan nécessaire ». Au sens figuré, lancer signifie « s'engager impétueusement dans une action ».
Il se dégage de ces définitions à notre humble analyse, cinq notions qui sont : le temps, l'espace, l'intrant, l'action et la puissance.
Le terme lancement lui-même étant alors défini comme l' « action de lancer; ensemble de moyens publicitaires mis en œuvre pour promouvoir quelque chose ou quelqu'un ».
L'initiative dans laquelle s'est engagée impétueusement la Coordination Régionale du Centre et Sud et qui est relative à la concrétisation du projet de lancement du Mpoo, la Fête commémorative et traditionnelle des Elog Mpoo, s'ancre dans toutes ces notions et s'arrime à sa dimension cultuelle et culturelle, mythique, mystique et mythologique.
A propos du temps, le verbe lancer peut indiquer le début d'une action.
La fête Mpoo se célèbre en début de saison sèche, miyè mi sep, la période des récoltes, mais aussi la période des initiations. Et particulièrement la primo-initiation qui est la quintessence originelle et traditionnelle de la Fête Mpoo.
En début de saison sèche, les Elog Mpoo fêtent donc la récolte agricole dont les produits sont visibles, mais aussi les effets invisibles de la culture initiatique
Mais pour qu'il y ait récolte, il faut qu'il y ait eu préalablement semis. Après tout, on ne récolte que ce que l'on a semé ! Ce peuple de la forêt et de l'eau, agriculteurs et pêcheurs, le sait à suffisance. Il y a par conséquent un temps, une période de semis. Un temps pour semer et un temps pour récolter, et en référence aux paroles saintes, « un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté (Ecclésiaste 3 : 2) ». Ce peuple très pieux depuis la nuit des temps et particulièrement depuis l'Egypte antique où ses ascendants, appelés plus tard Sao, composaient le clergé d'Amon (Dieu de l'Egypte antique) en tant que prêtre-guérisseurs, ce peuple berceau de la religion au Cameroun, ne saurait oublier ces paroles bibliques.
Le ferait-il qu'inconsciemment, il l'appliquerait mécaniquement, par l'observance du calendrier agricole des différentes zones agro écologues Mpoo qui situe le temps de semis en cette période. C'est ce qui justifie le lancement de la fête Mpoo en ce moment, contrairement à l'habitude de plusieurs fêtes dont le lancement est fait quelques semaines avant l'épilogue.
La meilleure illustration de ce fait ne nous vient-elle pas du Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural qui a pris pour tradition de lancer les campagnes agricoles en ces périodes?
Quant à l'action de lancement, elle consiste à imprimer un mouvement pluri significatif dans l'espace Mpoo et planétaire. Il s'agit, à l'aide d'un ensemble de moyens de communication voire de communion, de faire connaitre et reconnaitre le thème de la fête 2011, de mettre en mouvement le processus de formation et de transformation, de promouvoir les vertus que dissimulent ce thème. L'occasion sera donnée aux Mpoo de regarder leur passé, de voir leur présent et de prévoir leur avenir.
Pour ce qui est de l'espace dans et à travers lequel cette promotion est faite, il s'agit de l'espace culturel et géographique Mpoo en particulier, mais en général de ce qu'on appelle aujourd'hui le village planétaire, à partir de Yaoundé, la capitale politique, symbole du pouvoir d'Etat.
L'Intrant, qui est déterminé par l'activité (de semis) qu'on veut mener et qui doit produire la récolte escomptée, est la semence, la graine.
Etant dans le domaine moral et spirituel et non agricole, cette semence (cet intrant) sera constituée de mots, et l'ensemencement se fera dans notre esprit ou notre cœur, l'esprit et le cœur de l'Homme et de la Femme Mpoo. Il nous vient alors à l'esprit cette fameuse devise d'une organisation internationale, l'UNESCO pour ne pas la citer, qui est « Construire la paix dans les esprits des gens » « car c'est dans l'esprit des hommes que prend naissance la guerre, et c'est dans l'esprit des hommes qu'il faut construire la paix ». Nous pouvons donc paraphraser cette devise en disant que « c'est dans l'esprit ou le cœur de l'homme que prend naissance le vice, et c'est dans l'esprit et le cœur de l'homme qu'il faut cultiver les vertus».
Le point culminant du lancement de la Fête Mpoo 2001 est le dévoilement de son thème, notre intrant. Un thème est défini comme « un sujet, une idée sur lesquels portent une réflexion, un discours, une œuvre, ou autour desquels s'organise une action ». En quelque sorte une exhortation, l'intrant (semence) que doit cultiver tout fils et fille Mpoo, autour duquel chaque clan et canton Mpoo doit organiser des actions. Il s'agira d'ici à l'épilogue de la fête Mpoo en décembre, de la cultiver, de l'entretenir, de la fructifier afin d'en récolter les fruits de l'épanouissement moral, spirituel et économique des Mpoo.
La puissance que charriera ce thème (la puissance de la parole, du verbe) inspiré par nos Ancêtres, proposé par nos Elites, adopté par nos Chefs, sacralisé par nos Patriarches et béni de Dieu lui donnera l'élan approprié pour être propulsé dans l'espace Mpoo et planétaire, à travers le temps qui nous sépare de décembre.
Telle sont la signification et la symbolique de cette cérémonie de lancement de la Fête Mpoo 2011.
Son déroulement lui même est fait de symboles et de mots.
Les Bapèpè conduits par le Délégué aux Rites Mpèpè Mbog Djoo, quittent leur loge, s'arrêtent au niveau du Président de l'ACTEM Sa Majesté Diwoutha II qui leur instruit de "proceed", puis sont rejoints dans leur procession par quelques Chefs présents, les membres du Bureau parmi lesquels le Secrétaire Exécutif et les Secrétaires Administratifs, le Président de la Coordination régionale du Centre précédemment installé, les Délégué à la Culture et aux Rites de ladite Coordination, et d'autres "happy few".
Deux gardes Royales portant deux petites calebasses précédemment postée de part et d'autre de la loge de Souveraineté ouvrent le cortège.
Dans un coin bien isolé du Palais des Sports, ceux-ci se concertent, prennent actes des propositions de thèmes, débattent et demandent aux Ancêtre de les inspirer dans le choix qui à la fin est unanime et mis matériellement et immatériellement dans l'un des deux vases.
Retour de la procession au lieu de cérémonies, les "Processionnaires" disposés en triangle:
Une Garde Royale suivant un autre (le sommet du triangle), suivis par deux Bapèpè, derrière eux trois, puis quatre participants. Les vases sont disposés l'un au dessus de l'autre et portés cette fois-ci par un Mpèpè. Tour de l'esplanade avec arrêt pour le salut aux tam-tams, arrivée devant le Président de l'ACTEM auxquels le Mpèpè Mbog Djoo chuchote le thème retenu. Ce dernier acquiesce et donne l'autorisation au Mpèpè de révéler le thème au public. Chose faite dans exigence et les règles de l'art traditionnel.
HUMILITE et TOLERANCE "ISUE DI NYU la LAKSAN.
Ce thème communiqué à l'assistance, aux Mpoo présents à la cérémonie, se devait d'être décripté ou expliqué aux populations puis communiqué aux Mpoo dans les différents cantons.
Sur fond d'animation par les groupes Nku a Bisoo et Elemba égayent le Maître des cérémonies devit expliquer les mots humilité et tolérance, à la lumière des définitions du dictionnaire, des références traditionnelles et bibliques.
D'après la bible, le mot HUMILITE veut dite « état d'esprit, attitude de quelqu'un qui est humble, se considère sans indulgence, est porté à rabaisser ses propres mérites ».
Est dit humble celui « qui manifeste une attitude volontairement modeste (une vedette qui sait rester humble). Qui manifeste l'effacement, la déférence (un humble fonctionnaire) ».
L'entière compréhension de ce mot requiert de définir les termes qui lui sont connexes.
Ainsi, l'indulgence est la « facilité à excuser ou à pardonner les fautes d'autrui ».
La modestie est la « qualité d'une personne modeste dans l'appréciation qu'elle a d'elle-même ».
Est dit modeste celui « qui manifeste de la modestie, une absence d'orgueil. D'une grande simplicité ».
La déférence est « considération respectueuse, respect »
L'effacement est le « fait de se tenir à l'écart, par modestie ou discrétion.
Un homme discret étant celui « qui fait attention à ne pas gêner, qui ne s'impose pas ; réservé dans ses paroles et ses actions ; qui sait garder un secret ».
Et un homme sobre est celui « qui montre de la mesure, de la réserve ».
En interrogeant nos traditions, on retrouve cette mise en garde dans le proverbe qui dit « isue di nyu di lè la mboti edou ». En français « l'humilité est une parure », proverbe traduit du Douala « sibisè la nyolo le nde mbot'edube ».
En se référant aux écritures saintes, on lit dans l'evangile selon Saint Luc 14 : 7- 11.
7 Il (Jesus) adressa ensuite une parabole aux conviés, en voyant qu'ils choisissaient les premières places; et il leur dit:
8 Lorsque tu seras invité par quelqu'un à des noces, ne te mets pas à la première place, de peur qu'il n'y ait parmi les invités une personne plus considérable que toi,
9 et que celui qui vous a invités l'un et l'autre ne vienne te dire: Cède la place à cette personne-là. Tu aurais alors la honte d'aller occuper la dernière place.
10 Mais, lorsque tu seras invité, va te mettre à la dernière place, afin que, quand celui qui t'a invité viendra, il te dise: Mon ami, monte plus haut. Alors cela te fera honneur devant tous ceux qui seront à table avec toi.
11 Car quiconque s'élève sera abaissé, et quiconque s'abaisse sera élevé.
Le terme tolérance selon le dictionnaire veut dire «respect de la liberté d'autrui, de ses manières de penser, d'agir, de ses opinions politiques et religieuses ».
Dans nos traditions on retrouve le proverbe Bakoko « mici mi tchin, o min djoro, o nyu ki djoro », correspondant au douala « Lowina la nyingo, ba minya dongo, ba ma to pè dongo ». Ce qui donne en français « Sachez être tolérant envers vos proches ».
Toutefois, a tenu à préciser l'orateur, la tolérance n'était pas une vertu d'exercice facile. Ne dit-on pas qu'un animal n'est pas tolérant ? Il est soit craintif, soit passif, soit agressif. Seul un être humain peut se donner la peine d'être tolérant. Ceci suppose et exige la connaissance et l'intelligence des faits, le courage de ses opinions, et bien d'autres choses. Ce n'est donc pas tolérant que de s'enfermer dans sa tour d'ivoire et laisser plumer les autres, ni jouer au Ponce Pilate. Après tout et par-dessus tout, « être tolérant n'est pas être faible, mais savoir être fort ».
La communication orale du thème aux participants se devait être transcrite en sons par les tam-tams en direction des Clans Mpoo. Les Bapèpè donnent le ton devant les tam-tams, chaque fois qu'au micro le Maître des cérémonies appellent le nom d'un Clan.
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan ADIE!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan BADJOB!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan BAKOKO du Mungo!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan BAKOKO du Wuri!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan BISOO!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan DIBOM!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan MBANG!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan NDOG BISOO!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan NDONGA!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan YABII!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan YAKALAG!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan YAMBONG!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan YASUKU!
Tam-tam !!! Humilité et Tolérance pour et en direction du Clan YAWANDA!
Dernière articulation de la cérémonie, la communication du thème aux autres fils Mpoo n'étant pas dans le site et dispersé dans le monde entier.
Ce à travers le moyen le plus moderne et direct, INTERNET.Pour ce faire, le Président de l'ACTEM et le Délégué aux rites vont, de part et d'autre de leur loge, appuyer un bouton des microordinateurs disposés pour la circonstance, afin de mettre en ligne cette page que vous consultez et qui ne comportait en ce moment que le thème tel que vous le voyez ci-dessus, et le compte à rebours de la date d'épilogue de la Fête Mpoo 2011 le 11 décembre précisément. Au moment ou cette page apparaissait dans un écran plasma de 42" disposé du côté droit de la loge de souveraineté et sur un écran plat de l'autre côté, nous étions à 217 jours, 10 heures, trente deux minutes et neuf secondes de cette date.
Ce à travers le moyen le plus moderne et direct, INTERNET.Pour ce faire, le Président de l'ACTEM et le Délégué aux rites vont, de part et d'autre de leur loge, appuyer un bouton des microordinateurs disposés pour la circonstance, afin de mettre en ligne cette page que vous consultez et qui ne comportait en ce moment que le thème tel que vous le voyez ci-dessus, et le compte à rebours de la date d'épilogue de la Fête Mpoo 2011 le 11 décembre précisément. Au moment ou cette page apparaissait dans un écran plasma de 42" disposé du côté droit de la loge de souveraineté et sur un écran plat de l'autre côté, nous étions à 217 jours, 10 heures, trente deux minutes et neuf secondes de cette date.